À trop avoir voulu le contrer, j’ai essoufflé le vent.
Je ne vibre plus, plus tellement, plus vraiment. Si j’étincelle parfois, c’est d’entendre cette petite voix délicieuse me susurrer tendrement que rien ne peut m’atteindre, si je le veux vraiment.
J’ai oublié comment, par quelle jolie magie on croit sans jamais faillir aux idées folles. Je ne saurais plus définir l’attente, et je me dis souvent qu’il n’existe plus rien ici que je n’aie peur de perdre.
L’espoir est dans ma mémoire une vague notion, un quelque chose de si abstrait qu’on pourrait poser dessus un flou artistique, on dirait c’est joli, sans vraiment comprendre de quoi il s’agit.
Et ces flammes que j’inspire, à m’en noircir les entrailles, ni libre ni rongée, c’est que j’ai ouvert la brèche, créé un entre-deux étouffant de vide. Je voudrais, quitte à m’écharper les sens, répandre un peu de joie autour de moi, mais je ne suis douée qu’à faire couler les larmes, attiser les envies de vengeances et démanteler les désirs d’un jour peut-être.
Si je cultive sans relâche l’abject jardin de mon auto dérision, si je répands là, d’une main hasardeuse, les semis de mon ironie, c’est que je me voue une haine éternelle de n’avoir pas su savourer la si précieuse insouciance de mon enfance.
Aujourd’hui j’ai un petit morceau de sourire qui s’accroche
tant bien que mal, je m’obsède et m’entête à retrouver la fragrance de leurs
rires, le courage qu’elles m’insufflent et la paix qui siège dans mon cœur lorsqu’elles
sont à mes côtés.
S’il y a bien un brin de paradis que j’ai encore peur de laisser s’évader, c’est l’éclat
dans leurs yeux.